i 
 
Introduction 
 
 
Cette étude se propose de mettre en évidence les aspects plus importants 
qui ont abouti à la naissance de la famille, ou encore mieux des familles 
contemporaines. En tout cas, l’étude de ces nouveaux noyaux ne peut pas faire 
faire abstraction d’une analyse préliminaire des transformations sociales et 
familiales qui ont abouti à la naissance des nouvelles familles. Les causes et les 
changements différents qui ont influencé la structure et la règlementation de 
l’institution concernée ont été nombreux. En effet, en représentant la cellule 
germinale de la société, elle ne pouvait ne pas se ressentir des valeurs 
fondamentales et des composantes culturelles, économiques et sociales qui ont 
caractérisé les époques historiques. 
Avant d’examiner ces aspects, il résulte opportun définir le concept de 
famille. 
La famille est l’ensemble des personnes liées par des liens d’affinité, de 
mariage, de parenté ou d’adoption qui demeurent d’habitude dans la même 
habitation. Par suite, la famille est l’aire : 
- où quelques uns des besoins primaires de l’homme et de la femme 
(satisfaction sexuelle, exigence de procréation et de sûreté) sont satisfaits ; 
- de reproduction du système social à travers celle de l’espèce, mais aussi 
la transmission et l’intériorisation des valeurs sociales. 
Avant d’entrer dans le vif de notre analyse, il résulte aussi nécessaire de 
parcourir toutes les phases qui ont abouti au concept moderne de famille. On va 
commencer par un excursus historique et juridiques de celles qui ont été les 
étapes principales qui ont marqué l’histoire de l’institution familiale : de 
l’affirmation de la famille nucléaire, entre le XIV
ème
 et le XV
ème
 siècle, à la 
naissance de la famille conjugale intime, dans la moitié de ‘800, à la première 
crise de la famille entendue comme véhicule de valeurs sociales et religieux qui 
caractérisa les premières années ’70 grâce aux nouvelles lois sur le divorce et 
l’avortement, mais aussi à la reforme du droit de famille qui scella de façon 
définitive l’idéal naissant d’égalité entre les deux sexes. Depuis, il y eut une
ii 
 
nouvelle façon de concevoir le couple et le mariage qui perdit lentement son 
rôle de passage obligé pour l’exercice de la sexualité, surtout féminine. Si d’un 
côté tous ces changements rééquilibrèrent considérablement les rapports entre 
les deux sexes, de l’autre aboutirent à la formation de familles de plus en plus 
petites et vieilles par rapport aux familles patriarcales jeunes et nombreuses, 
principalement à cause de l’entrée de la femme dans le monde du travail. En 
effet, d’une recherche conduite par le prof. Roberto Volpi il résulte que dans la 
période 1975-2005 35.0000 enfants en moins sont nés par an, 15.0000 mariages 
en moins se sont célébrés par ans et la fécondité de la femme en âge fertile (19-
39 ans) est passée de 2,4 à 1,2 fils. À l’heure actuelle, seulement quarante-trois 
sur cent familles existantes sont composées de parents et de fils
1
. Les causes de 
cette situation sont très nombreuses et seront analysées dans les détails dans le 
premier chapitre. 
Ensuite, on va analyser les structures familiales principales, les tendances 
émergentes de changement socioculturel, les nouvelles typologies familiales et 
les facteurs qui ont grève et grèvent sur leur formation. 
Le dernier chapitre sera tout à fait consacré aux familles contemporaines : 
familles de fait, unipersonnelles, monoparentales, longues et reconstituées avec 
attention à la “nouvelle” fonction parentale – qui engendre un peu de confusion 
pour la présence de deux types de géniteur, biologique et social, surtout dans les 
familles reconstituées – et aux relations filiales et parentales renouvelées. 
                                                           
1
 Volpi R. 2007, La fine della famiglia. La rivoluzione di cui non ci siamo accorti, Mondadori, 
pp. 54-56.
3 
 
CHAP. I 
 
L’affirmation de la famille nucléaire : profils 
historiques et juridiques 
 
Sommaire : 1.1 Brève histoire des structures 
familiales ; 1.1.1 Histoire des transformations des 
relations domestiques ; 1.1.2 La famille italienne 
aujourd’hui ; 1.2 Panorama sur le droit de famille ; 
1.2.1 Le droit de famille de l’Unité aux reformes du 
XX
ème
 siècle ; 1.2.2 Vers une nouvelle reforme du droit 
de famille 
 
 
1.1 Brève histoire des structures familiales 
 
La famille nucléaire a apparu en Italie entre le XIV
ème
 et le XV
ème
 siècle, 
quand une grande partie de la population urbaine commença à donner naissance 
à un type différent de famille, non plus complexe. Cela arriva d’un côté à cause 
du taux élevé de mortalité qui entravait la formation de structures familiales de 
ce type, de l’autre pour le travail déroulé par les citoyens : il s’agissait, le plus 
souvent, d’artisans et de marchands qui trouvaient dans la famille nucléaire un 
“modèle économique” qui leur permettait de conduire un train satisfaisant de vie 
en vivant du fruit de leur travail. 
Les couches plus pauvres de la population urbaine, qui étaient formées par 
des personnes immigrées de la champagne ou d’autres villes, vivaient de la 
même façon. Les personnes qui appartenaient aux classes plus élevées étaient 
les seules à suivre la règle de résidence patrilocale en vivant dans la maison de 
résidence du mari après les noces. 
La population qui vivait à la champagne se comportait différemment : la 
famille typique rurale était inévitablement nombreuse dès lors que la subsistance 
économique était liée aux terres, de propreté ou moins, dont le travail demandait 
une composition familiale très large
1
. 
                                                           
1
 Barbagli M. 2008, Sotto lo stesso tetto, Il Mulino, pp. 80-85.
4 
 
Les crises de mortalité jusqu’à la moitié du XVII
ème
 siècle modifièrent tour 
à tour les structures familiales mais qui tendaient à tourner aux caractéristiques 
précédentes à la fin de la crise. Les structures familiales ont donc eu une grande 
stabilité pendant longtemps ; mais si cela est vrai, c’est vrai aussi le contraire, 
c’est-à-dire qu’elles ont subi des changements très significatifs dans les siècles. 
Les changements qui influencèrent davantage les structures familiales 
entre le XV
ème
 et le XIX
ème
 siècle furent essentiellement deux. 
Le premier se vérifia au sein des communautés agricoles et le deuxième 
dans les familles des classes urbaines plus élevées. 
Le premier fut causé par une série de transformations socio-économiques 
des champagnes et par la diffusion de l’organisation de production de terre qui 
soumettait la formation de la structure familiale au travail sur la terre poussant 
les familles à assumer des caractéristiques de plus en plus complexes. 
Le deuxième changement
2
, qui s’est vérifié entre la fin du ‘700 et le début 
du ‘800 dans les familles des classes urbaines plus élevées, fut particulièrement 
provoqué par les changements juridiques relatifs à la transmission des propretés 
parmi les générations des classes plus aisées : l’hérédité étaient toujours plus 
souvent constituée par argent liquide qui pouvait être facilement subdivisé en 
plusieurs parties sans perdre leur valeur totale. Cela favorisa la formation d’une 
structure toujours plus souvent de type nucléaire parmi les familles bourgeoises 
et nobles. 
Ce fut entre la deuxième moitié du XVIII
ème
 siècle et la première moitié du 
XX
ème
 siècle que le taux plus élevé de familles complexes dans l’Italie du nord 
s’enregistra après un long processus de redistribution de la population entre ville 
et champagne commencé entre ‘500 et ‘600 avec une lente diminution du taux 
d’urbanisation qui continua pour tout le ‘700. 
Une inversion de tendance s’enregistra dans 1800 : en effet, le pourcentage 
de population qui suivit la règle de la résidence patrilocale et vivait dans des 
familles multiples et étendues, se réduit. 
 
                                                           
2
 Livi L. 1915, La composizione delle famiglie, Edizioni Ricci, pp. 32-35.
5 
 
1.1.1 Les transformations des relations domestiques 
 
L’histoire des relations domestiques s’est développée assez différemment 
par rapport à celle des structures familiales en tant qu’elle a été influencée par 
plusieurs variables sociales et économiques desquelles dépendait, par exemple, 
avec qui les enfants passaient les premières années de vie – uniquement avec les 
parents ou aussi avec d’autres membres de la famille. D’ailleurs, le modèle de 
résidence à la suite des noces influait sur l’âge où on se libérait de l’autorité 
paternelle : dans la population urbaine, par exemple, dans laquelle dominait la 
règle néolocale, les mâles se mariaient en âge plus avancé par rapport à ceux de 
la population agricole qui suivaient le modèle patrilocal ; enfin, aussi la division 
du travail qui était suivi dans la maison dépendait selon le modèle de résidence 
ou le degré de complexité de la structure familiale
3
. 
Un élément commun à tous les modèles de relations domestiques fut le 
maintien, jusqu’à temps très récents, de la supériorité du pouvoir et de l’autorité 
de l’homme auquel soit ses fils soit sa femme étaient subordonnés. Surtout en 
relation à cette dernière, il n’y avait pas seulement une forte asymétrie au niveau 
d’autorité, mais aussi une rigide séparation des rôles qui obligeait les époux à ne 
pas passer ensemble le temps libre mais uniquement avec des personnes de leur 
même sexe. 
En ce qui concerne la relation avec les fils, ils étaient élevés au respect et à 
la soumission jusqu’au début. Ils étaient tenus à distance et n’avaient aucune 
confidence ; chaque type d’effusion était banni afin qu’ils s’accoutumèrent à se 
sentir inférieurs ; de plus, s’ils ne déroulaient pas leurs devoirs étaient durement 
sanctionnés. 
Le modèle patriarcal n’entra en crise qu’entre la fin du ‘700 et les débuts 
du ‘800, mais seulement dans certaines classes sociales, avec la transformation 
des rapports entre les parents et les fils qui aboutit à la formation de la famille 
conjugale intime. L’homme resta la figure prééminente dans ce nouveau modèle 
familial, mais la distance sociale entre la femme et lui et entre ceux-ci et les fils 
                                                           
3
 Paci M. 1978, La struttura di classe della società italiana, il Mulino, pp.366-367